Résumé
Ce petit livre est le fruit du confinement et des interrogations liées à la crise sanitaire due à la covid-19. Il explore les conséquences et la façon dont cette petite chose, sans esprit, a pu bouleverser nos sociétés complexes et les menacer d'effondrement. Ce virus a frappé à la porte d'un monde ultra-technique, ultra-perfectionné, dominé par l'intelligence artificielle. Il faut alors essayer de comprendre et de combattre les facteurs civilisationnels qui lui ont permis de s'implanter...
Mais cela nécessite que l'on sache voir en arrière, en bref faire une généalogie du progrès, et interroger les fondements mêmes de la modernité et de son utopie dans ce qu'elle a de plus simpliste, qui est cette confiance illimitée dans un progrès global de l'humanité. Dans ce progressisme, tout a été utilisé dans une perspective uni-dimensionnelle de "rendement", de "production", de "consommation", de "technique de gestion", s'étendant même à la vie individuelle et sociale.
Ainsi depuis la crise de 2007, le constat est davantage celui du dépérissement que du renforcement de nos démocraties car toute communauté de vie exige, pour fonctionner en harmonie, une gouvernance, par définition fondée sur l'équilibre des contre-pouvoirs.
Nos démocraties sont en proie à des soubresauts incessants par des contestations et révoltes qui marquent l'incompréhension devenue totale entre les gouvernants et les citoyens, entre les élites et le peuple. Le monde politique est hors de ses repères et a aboli le vrai débat avec les citoyens.
Le capitalisme financier, c'est-à-dire la manière dont le diktat financier a dévoyé le vrai capitalisme des origines, s'est désindexé de sa vocation : être au service de l'économie et des hommes qui en sont la substance première par leur travail. Il doit être radicalement transformé.
La Nature, quant à elle suffoque, elle nous dit de rendre à la hauteur de ce qu'elle nous donne et de reconsidérer la manière dont nous la traitons.
Nos démocraties sont fatiguées, le néolibéralisme est à bout de souffle et la nature explose. Nous sommes à la croisée des chemins, à un changement d'époque, à l'aube d'une nouvelle civilisation. L'espace-temps de nos sociétés s'est contracté suite à un système techno-capitaliste en accélération permanente. Il nous faut redevenir agent du changement et retrouver la proximité de l'échange dans notre vie sociale, civique, économique : le lieu fait lien.
Par un nouveau pacte qui ouvre au peuple, lors d'assemblées citoyennes, une participation politique non plus épisodique. Par des entrerprises plus contributives, basées sur le principe de propriété commune. Par de nouvelles légitimités d'espaces de dialogue axées sur le partage des savoirs et des pouvoirs et faisant appel à notre intelligence sociale.
