Résumé
Si la langue peut penser à notre place, c'est en effet qu'elle n'est pas un simple outil neutre de communication.
Elle est en elle même le véhicule plus ou moins conscient d'une pensée, d'une vision du monde, éventuellement d'une idéologie, qui s'inscrivent prioritairement dans les mots eux-mêmes et s'imposent aussi bien souvent aux locuteurs de cette langue...
Le principal problème que posent tous ces mots, locutions et autres formules est évidemment qu'ils ne sont pas neutres et qu'avec leur insertion dans le langage commun s'imposent aussi des pensées.
Car tous ces néologismes ont une charge sémantique forte, c'est à dire qu'ils disent toujours "plus qu'ils ne disent" et qu'à travers leur usage c'est bien une certaine lecture de la réalité qui tend à s'imposer...
Non seulement ces mots du jargon ne sont pas nombreux, mais ils viennent rarement seuls.
Ils apparaissent dans un texte par "grappes", comme s'ils s'appelaient naturellement les uns l'autre, ce qui semble confirmer qu'ils constituent bien les briques d'un même discours idéologique...
Nous nous laissons souvent porter par ces termes indéfinis, ces concepts plus ou moins maitrisés qui finissent par pense pour nous.
